Et si on osait enfin parler ?

Fondation Eboko – Lycée Champagnat, Makoua

Parler de ce qui se joue, parfois en silence, dans les couloirs d’un lycée.

Parler de ces jeunes filles qui gardent le silence, chaque mois, parce qu’elles n’ont rien pour se protéger.

Parler des relations déséquilibrées, où l’argent remplace l’affection, où le consentement perd son sens.

Parler du harcèlement, des regards insistants, des blagues qui blessent, des gestes banalisés.


Quand la parole se libère

Au Lycée Champagnat, la Fondation Eboko a réuni plus de 200 élèves.

Pas de bruits, pas d’effervescence. Juste une tension palpable, un mélange de pudeur et de curiosité.

Ce jour-là, ce n’était pas un simple atelier.

C’était une prise de conscience collective.

Nous avons parlé de justice menstruelle, de santé, de respect du corps, de rapports inégaux.

Nous avons introduit deux outils pédagogiques essentiels :

  • le Violentomètre,
  • et le Harcèlomètre.

Des outils simples, clairs, qui permettent de nommer l’inacceptable et de mettre des mots sur ce que tant d’élèves subissent sans pouvoir le dire.


Un acte de dignité et de confiance

La Fondation Eboko a également distribué des kits menstruels réutilisables, pensés pour durer, pour soulager, pour rendre à chaque jeune fille un peu de dignité.

Les regards se sont croisés. Les confidences sont venues, d’abord timides, puis sincères.

Des histoires murmurées, des blessures partagées.

Chaque mot a compté. Chaque silence aussi.

Ce que nous avons entendu ce jour-là, ce ne sont pas des anecdotes.

Ce sont des signaux d’alerte.

Ce sont les conséquences d’un système éducatif qui a trop longtemps ignoré la dimension humaine et intime de ses élèves.

Ce sont les mots d’une génération qui cherche à comprendre, à résister, à grandir autrement.


Une diplomatie de la vérité

Ce travail ne s’arrête pas là.

La Fondation Eboko reviendra pour poursuivre cette mission.

Parce que changer les mentalités exige du suivi, du courage et de la continuité.

La ruralité comme la jeunesse urbaine ont droit à une éducation protectrice et inclusive, où chaque élève — fille ou garçon — se sent entendu, respecté et en sécurité.

Ce projet n’est pas une intervention.

C’est une diplomatie de la vérité.

Une diplomatie de la dignité.


Remerciements

La Fondation Eboko exprime sa gratitude à ses partenaires et soutiens :

  • L’Ambassade des États-Unis au Congo Brazzaville,
  • Et la Chambre Nationale des Femmes Cheffes d’Entreprises et Entrepreneures du Congo (CNFCEEC).

Leur appui permet à ce travail d’éducation et de sensibilisation de changer durablement les perceptions et les comportements.

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